Recommandations anti Covid 19 du gouvernement pour les bureaux
Le ministère du travail a publié un document comprenant 48 recommandations. Les recommandations sont de bon sens, mais il est probable qu'il faille aller plus loin attendu que ce document ressemble à un document "conscensus" entre les divers courants scientifiques et qu'il ne tient pas compte de certaines études.
Le ministère du travail avait déjà publié le 20 avril, des recommandations à destination de 48 secteurs d'activité, relativement bien conçues.
Les nouvelles recommandations concernent l'ensemble des entreprises.
Voici une sélection des recommandations concernant les salariés travaillant des "bureaux", suivies de nos remarques, concernant des points qui méritent discussions (en bordeaux dans le texte officiel)
Recommandations officielles anti covid 19
1. Mesures barrières et de distanciation physique
1.1 Socle du déconfinement
- Se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique (SHA) ne pas se sécher les mains avec un dispositif de papier/tissu à usage non unique
- Eviter de se toucher le visage en particulier le nez et la bouche
- Utiliser un mouchoir jetable pour se moucher, tousser, éternuer ou cracher, et le jeter aussitôt
- Tousser et éternuer dans son coude ou dansun mouchoir en papier jetable
- Mettre en œuvre les mesures de distanciation physique:-ne pas se serrer les mains ou embrasser pour se saluer, ni d’accolade;-distance physique d’au moins 1 mètre (soit 4m² sans contact autour de chaque personne)
- Aérer régulièrement (toutes les 3 heures) les pièces fermées, pendant quinze minutes
- Désinfecter régulièrement les objets manipulés et les surfaces y compris les sanitaires
- Eviter de porter des gants: ils donnent un faux sentiment de protection. Les gants deviennent eux-mêmes des vecteurs de transmission, le risque de porter les mains au visage est le même que sans gant, le risque de contamination est donc égal voire supérieur
- Rester chez soi en cas de symptômes évocateurs du COVID-19 (toux, difficultés respiratoires, etc.) et contacter son médecin traitant (en cas de symptômes graves, appeler le 15)
- Un contrôle systématique de température à l’entrée des établissements/structures est exclu mais toute personne est invitée à mesurer elle-même sa température en cas de sensation de fièvre et plus généralement d’auto-surveiller l’apparition de symptômes évocateurs de COVID-19.
Remarques de 24pm
La partie du contrôle systématique est très discutable: les entreprises qui peuvent le faire, devraient mettre en place un système de contrôle de température. Attendre des personnes qu'elles contrôlent elles-mêmes leur température, revient à faire prendre un risque aux autres salariés de l'entreprise. Le gouvernement pourraient recommander de mettre en place un système de contrôle de température, sans pour autant le rendre obligatoire, mais pas l'exclure
2. Recommandations sur l'espace de travail: superficie minimum
4m2 d'espace de travail par personne en moyenne
Les recommandations officielles
Sur la base de l’avis du Haut Conseil de la santé publique du 24 avril 2020, le Gouvernement a choisi de retenir un critère «universel» d’occupation maximale des espaces ouverts au public et en milieu de travail («jauge»). Ce critère est fondé sur l’estimation du nombre de mètres carrés par personne (m²/pers), nécessaire pour permettre à des personnes présentes simultanément dans le même espace (salariés, clients, etc.) d’évoluer dans le respect des règles de distanciation physique. Il a été fixé à 4m2 minimum par personne, ce qui doit permettre de garantir une distance minimale de 1 mètre autour d’une personne (dans toutes les directions).
Cette règle permet d’éviter le risque de contact, notamment dans les lieux de circulation ou d’activité qui génèrent des flux de personnes. Lorsque,et seulement lorsque, certaines situations (en principe réduites au maximum par application des mesures collectives) comportent un risque non maitrisable de rupture accidentelle de cette distanciation (y compris par le non-respect par l’usager/salarié lui-même), des mesures complémentaires comme le port du masque «grand public» sont à mettre en place. La surface de l’établissement à prendre compte par l’employeur ou l’exploitant est la surface résiduelle de l’espace considéré, c’est-à-dire la surface effectivement disponible pour les occupants, déduction faite des parties occupées. Pour un bâtiment de bureaux par exemple, cette surface est d’environ 80% de la surface totale pour tenir compte des espaces de circulation notamment. Ainsi, un établissement disposant d’une surface résiduelle de 160 m² pourrait accueillir simultanément 160/4 = 40 personnes ou salariés. La «jauge» de 4m² par personne peut toutefois être corrigée, à l’initiative de l’exploitant et au vu du résultat de l’évaluation des risques, d’une marge de sécurité en fonction de l’activité. Adaptée à une configuration plutôt «statique», par exemple, un siège social d’établissement, elle peut être portée au-delà de 4m², dans des configurations «dynamiques»,par exemple un magasin, où les flux de circulation sont plus difficiles à maitriser et des phénomènes de concentration difficiles à éviter. Enfin, les autres exigences règlementaires continuent à s’appliquer (en matières de renouvellement d’air, d’évacuation des personnes, etc. )
Exemple d'organisation pour un open space d’une superficie de 700m²
Hypothèses
- Sur cette surface sont installés 50 bureaux de 2 mètres carrés de surface chacun, nécessitant chacun 2m² au sol supplémentaires pour que le salarié puisse vaquer normalement à ses occupations.
- Les armoires/vestiaires et de stockage de dossiers comptent pour 1,5 m² par bureau.
- Cet open-space a une salle de réunion de 100m²
- 3 petites salles d’isolement de 30m² chacune.
- La surface dédiée aux circulations est de 100 m².
La surface résiduelle est donc de: 700 –(4x50)–(50x1,5)–100 –(3x30) –100 soit=135 m².
La jauge maximale est donc égale à (Sr/4):135 / 4 =33 personnes.
Le travail devra être organisé pour que les 50 personnes qu’accueillait cet open-space ne soient jamais plus de 33 sur le lieu de travail (ex: 25 salariés présents du lundi au mercredi midi, puis en télétravaille reste de la semaine et inversement pour les 25 autres salariés, cette organisation laissant des marges pour passer de 25 à 33 en fonction des contraintes de transports en commun des salariés par exemple
Pour les établissements d’une surface résiduelle de plus de 40.000 m2, l’ouverture est conditionnée à l’autorisation du préfet.
Remarques de 24pm
La formulation de cette partie est quelque peu opaque et l'exemple de l'open space est peu cohérent avec les principes énoncés précédemment qui n'évoquent pas, par exemple, le recours au télétravail comme moyen de libérer de l'espace sur le lieu de travail.
Cette formulation est aussi incohérente avec une recommandation qui figure plus loin dans le document qui préconise une personne par bureau.
Cette exemple fait abstraction d'une autre recommandation qui préconise l'usage de plexiglas lorsque la règle d'une personne par bureau ne peut être respectée.
En résumé: l'administration recommande d'allouer 4 m2 d'espace de bureau à l'usage exclusif de chaque personne car cet superficie serait de nature à permettre de respecter 1 mètre de distanciation sociale et dans le cas où cela ne serait pas possible, il est recommandé de faire télétravailler les salariés qui ne pourraient être accueillis une fois les bureaux réaménagés avec cette superficie.
Notre avis
4m2 représentent une surface assez petite en temps normal (bien que le droit du travail en temps normal n'oblige pas à une surface minimum).
Si trois personnes sont réunies dans un bureau de 12m2, c'est à dire une petite pièce, il est possible que les trois se contaminent par les microgoutellettes, porteuses du virus, qui normalement tombent à terre à une distance maximum d'un mètre. Mais certaines études démontrent que lorsqu'un système de climatisation fonctionne, les micro goutellettes peuvent parcourir une plus grande distance et donc, contaminer les autres collaborateurs.
Dans cette configuration, par exemple, la pose d'un écran de plexiglas est nécessaire où à défaut, le port d'un masque en tissu ou d'un masque chirurgical, plus faciles à porter qu'un masque FFP2.
Par ailleurs, l'obligation de désinfection une fois par jour des poignées de porte, alors que le port de gants est déconseillé (au motif qu'il donnerait une fausse impression de sécurité), parait faible, le virus pouvant rester plusieurs heures, voir plusieurs jours sur des objets comme des poignées de porte.
Les équipements actuellement en tête de vente sur les sites d'ecommerce
- Hygiaphone en plexiglas (souvent en rupture de stock en raison des difficultés d'approvisionnement en plexiglas).
Alternative: faire appel aux services d'un menuisier et lui demander d'installer des parois en bois-verre.
Leur prix a augmenté de 300% depuis le début de la crise: les masques non sanitaires (c'est à dire ni masques chirurgicaux, ni FFP2) sont vendus au prix auxquels les masques FFP2 étaient vendus fin janvier, en raison des difficultés d'approvisionnements et de leur coût de production en France.
Les liens sur les produits ci dessus pointent vers le site de la société Aviso et ne font pas l'objet d'une contre-partie commerciale.
III–Gestion des flux de personnes
Recommandations officielles
Dans les établissements recevant du public (ERP), les lieux de travail, les lieux publics de passages, les flux de personnes doivent faire l’objet d’une analyse rigoureuse dans le contexte de pandémie. Il faut à la fois gérer les périodes d’affluence mais aussi les anticiper pour les éviter ou les réduire. Des plans de circulation doivent ainsi être mis en œuvre pour garantir le respect de la distanciation physique minimale, que ce soit dans des lieux clos et exigus ou dans des espaces ouverts, mais sous une forme incitative plus que contraignante (fluidifier plutôt que ralentir).
Principes généraux de gestion des flux
Conformément aux recommandations du Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) dans son avis du 24 avril 2020, en milieu professionnel, chaque collaborateur doit pouvoir disposer d’un espace d’au moins 4m², y compris pour circuler.
En conséquence, l’employeur cherchera, outre les réorganisations du travail permettant de séquencer les process,à revoir l’organisation de l’espace de travail pour éviter ou limiter au maximum les croisements.
Chaque personne travaillant au sein de l’organisation doit être informée des nouvelles conditions de circulation, et dans les locaux de travail, des conditions d’usage des espaces. Le télétravail doit être mis en place chaque fois que possible. La présence physique ponctuelle ou périodique des télétravailleurs, lorsqu’elle est nécessaire, doit être organisée de façon à être étalée pour limiter le nombre de salariés rejoignant simultanément l’entreprise.
La gestion des flux doit également intégrer celle des autres acteurs: clients, fournisseurs, prestataires, ...
Dans les ERP (organisme de formation, hopîtaux, lieux de culte, cinéma, salles de spectacles...), les lieux de travail, les lieux publics de passages, il faut à la fois gérer les périodes d’affluence mais aussi les anticiper pour les éviter ou les réduire.
Un écueil important de la gestion des entrées dans un ERP réside, par exemple, dans le risque de déport des zones d’attente sur le trottoir créant de nouveaux risques d’interactions et de concentrations.
A ce titre, l'information du public en amont par tout moyen et de préférence avant le déplacement, est essentielle (exemples: information de l’historique sur les sites web des périodes d’affluence, abonnement à des notifications des niveaux de fréquentation, affichage du taux d’occupation en temps réel à l'entrée de l'ERP, prise de RDV...)
L’équilibre à trouver est délicat: une régulation excessive des circulations peut conduire à des pratiques de contournement, éventuellement dangereuses, si elle entrave trop les déplacements.
Pour toutes ces raisons, des plans de circulation doivent être mis en œuvre mais sous une forme incitative plus que contraignante (fluidifier plutôt que ralentir).
Une gestion des flux déterminée par les goulots d’étranglement:L’accessibilité du lieu de travail conditionne l'ensemble du processus de gestion des flux.
Exemple: dans un siège d’entreprise en Immeuble de grande hauteur (IGH), si les 3 cabines d’ascenseurs ne peuvent transporter en respectant les distanciations physiques que 2 personnes, cette contrainte conditionnera les modalités d’organisation (horaires mais aussi début de réunion pour tenir compte du temps nécessaire pour rejoindre le lieu de la réunion).
Il convient donc d'identifier l'ensemble des phases du processus d'arrivée dans l'entreprise pour identifier et prévenir les goulots d’étranglement.
Exemple:
Les mêmes questions se posent pour quitter l’entreprise.
Pour chaque étape des processus d’entrée et de sortie, il faut identifier les risques de rupture de la distanciation physique.
Circonstances particulières de circulation dans les locaux
- Interventions (dépannages...)
Lorsqu’un tiers se déplace dans les locaux pour réaliser une intervention, un balisage de délimitation de sa zone d’intervention sera opéré (plots, rubans, marquage au sol, barriérage, etc.). Pour atteindre ou repartir du lieu de l’intervention, l’intervenant respectera le plan de circulation des locaux. Si le dépannage ou l’intervention requiert une équipe de plus d’une personne, celle-ci circulera en file indienne et non de front avec toujours le respect de la distanciation physique.
- Réception dans les services
Certains services internes (RH, informatique, etc.) sont amenés à recevoir des collaborateurs pour l’examen de leur situation, récupérer du matériel, déposer des objets ou des colis...
Pour éviter tout risque de file d’attente dans les couloirs ou des lieux exigus, la prise de rendez-vous sera priorisée.
- Locaux communs
Autant que possible, les horaires de pause seront échelonnés pour éviter les affluences. L’accès aux lieux communs de type distributeurs de boisson ou de café sera canalisé (marquage au sol, ruban, plots, barrières, etc.) avec un sens d’arrivée et de départ différents; un marquage au sol pourra symboliser la distance minimale à respecter dans la file.
Quelques bonnes pratiques à promouvoir
Entrée du site
- En cas de tourniquet: à condamner pour éviter contact mains, sauf si risques d’intrusion important, auquel cas il faut organiser le nettoyage et le lavage des mains.
- Marquage au sol en amont pour distanciation physique
Séparation des flux
- sens unique dans les ateliers, couloirs, escaliers (si plusieurs montées d’escaliers). Si la configuration du bâtiment le permet, les portes d’entrées et de sorties doivent être différenciées afin d’éviter le croisement des personnes.
- Plans de nettoyage régulier des rampes d’escalier (2 fois / jour minimum), car il faut continuer de tenir la rampe dans les escaliers (en moyenne 10% des accidents du travail proviennent de chutes dans les escaliers, avec parfois des conséquences très graves...)
- réorganisation des horaires pour éviter les arrivées nombreuses
- plan de circulation dans l’entreprise: piétons, engins motorisés, et vélo (distanciation physique à adapter)
- ascenseurs: limiter le nombre de personnes pour respecter la distance d’au moins un mètre et afficher clairement les consignes sur les paliers
- A l’intérieur du bâtiment, un sens unique de circulation doit être mis en place avec marquage lisible au sol pour éviter les croisements, les retours en arrière...
Zones d’attentes
- marquage au sol: entrées, sorties...
Lieux de pause
- distributeurs/machines à café/ pointeuse.
- Afficher les mesures barrières: se laver les mains avant et après utilisation , en plus de la désinfection par les prestataires
Locaux communs (salle de réunion) ou sociaux
une fois déterminé le nombre maximum de salariés présents dans le local, prévoir un indicateur à l’entrée qui permet de connaitre ce nombre avant d’entrée et un dispositif équivalent permettant de connaitre le nombre de sortie surtout si l’entrée est distante de la sortie,
Portes ouvertes si possible pour éviter les contacts des mains avec les surfaces (poignées, etc.)
Restaurant collectif
Bureaux
- Privilégier une personne par bureau; à défaut, pour les bureaux partagés, éviter le face à face, permettre une distance physique de plus d’un mètre, utiliser si possible des plexiglas en séparation, aération régulière (15 minutes trois fois par jour);
- Open flex (possibilité de se placer librement à un poste de travail) : attribuer un poste fixe durant la pandémie;
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Portes
- Maintenir les portes ouvertes, sauf si portes coupe-feu non équipées de dispositif de fermeture automatique,afin de limiter les contacts avec les poignées
Parking
- Le parking fait partie des lieux de travail pour les salariés, cette zone doit être intégrée dans les mesures de prévention (plan de circulation, gestion des emplacements et des flux...)
Accueil intervenants extérieurs
- Transmission infos en amont via agence d’emploi
- Accompagnement de chaque intervenant pour s’assurer du respect des consignes :En cas de contrôle de sécurité avant accès(documents, palpations...), une zone dédiée doit être mise en place: marquage, procédure simplifiée si possible, mise en place de tables ...
IV-Les équipements de protection individuelle(EPI): Masques, gants, etc...
Comme rappelé en introduction, la doctrine générale en matière de prévention des risques professionnels est d’utiliser les EPI en dernier recours, lorsqu’il est impossible de recourir à une solution de protection collective de nature technique (écrans physiques, espacement des postes de travail, etc.) ou organisationnelle (décalage des horaires, dédoublement des équipes, etc. ou lorsque cette dernière ne suffit pas à elle seule pour protéger le travailleur.
Les performances des EPI sont en effet étroitement dépendantes du respect de conditions d’utilisation idéales, lesquelles se trouvent rarement réunies en pratique. Leur utilisation peut alors procurer un sentiment indu de sécurité et même devenir contreproductive en conduisant à l’abandon des gestes élémentaires de prévention. Les EPI sont donc un complément des mesures de protection collectives et ne sauraient s’y substituer.
Lorsque les EPI sont à usage unique leur approvisionnement constant et leur évacuation doivent être organisés. Les déchets potentiellement souillés sont à jeter dans un double sac poubelle, à conserver 24 heures dans un espace clos réservé à cet effet avant élimination dans la filière ordures ménagères.
Lorsqu’ils sont réutilisables, leur entretien, notamment leur nettoyage selon les procédures adaptées, doit être organisé. L’utilisation des masques pour réduire le risque de transmission du COVID-19
Les règles présentées ci-dessous ne préjugent pas des masques qui doivent être utilisés en temps normal par les travailleurs lorsqu’ils sont exposés à d’autres risques spécifiques dansle cadre de leur activité professionnelle (silice, légionnelles, etc.).
La mise à disposition de masques pour lutter contre le COVID-19 ne doit pas conduire à une protection moindre concernant les autres risques.
Pour faire face à la pandémie de COVID-19, le masque«grand public» est un complément des gestes barrières mais ne peut se substituer au respect des différentes mesures dont les règles de distanciation physique.
Avant de réfléchir au port de masque, l’employeur doit donc mettre en œuvre toutes les solutions techniques et organisationnelles de protection collective permettant d’éviter ou de réduire les risques: télétravail, aménagement des horaires et des tâches, réorganisation des espaces ou du travail, installation de barrières de séparation physique, régulation des flux de circulation, marquage au sol...
Si malgré la mise en place de l’ensemble des mesures précédentes, le respect de la distanciation physique d’un mètre entre deux personnes (clients, collègues, prestataires, etc.)ne peut être garanti,le port d’un masque devient obligatoire.
La question se pose alors du type de masque à utiliser: tous les masques ne protègent pas de la même manière et le choix du type de masque retenu par l’employeur dépend de son évaluation des risques professionnels c’est-à-dire de l’analyse des circonstances d’exposition des salariés et de la finalité recherchée. Les masques de protection FFP2 et les masques chirurgicaux sont destinés aux professionnels médicaux, y compris les personnels en charge du dépistage.
Hors professionnels de santé, l’employeur peut fournir des masques FFP1 ou des masques alternatifs à usage non sanitaires, dits « grand public», développés dans le cadre de la pandémie de COVID-19. Ils sont nécessairement utilisés en complément des gestes barrières et des mesures de distanciation physique
En outre, dans le cas du COVID-19, l’employeur peut également décider de généraliser le port collectif du masque«grand public» au sein de l’entreprise. Lorsque les gestes barrières peuvent être respectés, le port généralisé du masque est une possibilité, et non une obligation. L’efficacité du masque est conditionnée par la bonne utilisation de celui-ci. Le port du masque nécessite une information spécifique pour éviter les contaminations qui pourraient résulter d’une mauvaise utilisation (mise en place, conditions et durée de port, retrait). Il doit être rappelé dans l’espace de travail (formation, affiche, etc.).
S’agissant du masque grand public en particulier, le HCSP, dans son avis du 24 avril 2020, rappelle qu’il est efficace s’il est correctement porté et entretenu comme suit :
- Les masques doivent être entretenus selon les indications données par le fabricant concernant le lavage (nombre de lavages, température, etc.)
- Les masques doivent être ajustés et couvrir la bouche et le nez-Les mains ne doivent pas toucher le masque quand il est porté
- Le sens dans lequel il est porté doit être impérativement respecté : la bouche et le nez ne doivent jamais être en contact avec la face externe du masque. Une HDM des mains est impérative après avoir retiré le masque
- Le port du masque ne dispense pas du respect dans la mesure du possible de la distanciation sociale et dans tous les cas de l’hygiène des mains
Tableau comparatif officiel
L'avis de 24pm
Le discours sur les masques reste d'une étonnante ambiguïté: on a l'impression que les autorités estiment tente de maintenir une relative cohérence avec la politique 'anti-masque' de fin février et qu'elles semblent craindre que de recommander clairement le port du masque reviendrait à ce qu'elles se dédisent des premières recommandations.
Pourtant, dans un contexte où le premier vecteur de contamination sont apparemment les micro-goutellettes, cette ambiguïté de discours est déconcertante.
Notons aussi que le tableau comparatif des caractéristiques et des usages recommandés (ci dessus) ressemble à un document rédigé par un stagiaire (les règles de ponctuations de même que les formulations utilisées varient d'une case du tableau à l'autre du tableau).
Le meilleur niveau en terme de protection sont les masques FFP2, les masques qui étaient encore disponibles en pharmacie début février et qui étaient au coeur du stratégie de prévention de Roselyne Bachelot puisqu'ils représentaient 600 millions du stock de 1,4 milliard de masques constitués par la France (le reste étant des masques chirurgicaux). Or, il est intéressant de constater qu'outre les étonnantes mises en concurrence des masques avec les autres approches de la protection, que les masques chirurgicaux et les masques FFP2 continuent à n'être recommandés qu'aux professionnels de santé. Deux autres catégories de masques ont été inventées, qui n'existaient pas dans le "stock Bachelot".
Donc, les recommandations officielles pourraient se résumer à ceci: utilisez dans les entreprises des masques en tissu, utilisez des masques FFP2 ou chirurgicaux dans les établissements de santé.
Mais cela manque de transparence: même dans un contexte de pénurie, il eut été plus honnête de dire "si vous le pouvez distribuer des masques chirurgicaux à tout le personnel et rendez le port du masque obligatoire ou à défaut rendez obligatoire le port du masque en tissu fabriqués sur base des spécfications de l'AFNOR ou encore à défaut si vous ne pouvez entrer en possession de suffisament de masques fabriqués dans les régles de l'art, rendez obligatoire le port de masques en tissu achetés sur internet.
En effet, si la France avait encore le stock Bachelot, il est quasiment certain que les autorités auraient formulé ce type de recommandation. C'est d'ailleurs, à peu de choses près ce qu'ont fait des pays comme l'Autriche affichant pourtant moins de cas Covid-19.
Ce que 24pm a compris à propos de l'efficacité des masques
Il existe trois types de masques
Les masques FFP1, FFP2, FFP3
Un masque FFP est un appareil de protection respiratoire (norme NF EN 149). Il est destiné à protéger celui qui le porte à la fois contre l’inhalation de gouttelettes et des particules en suspension dans l’air, qui pourraient contenir des agents infectieux. Le port de ce type de masque est plus contraignant (inconfort thermique, résistance respiratoire) que celui d’un masque chirurgical ou d'un masque barrière.
Il existe trois catégories de masques FFP, selon leur efficacité (estimée en fonction de l’efficacité du filtre et de la fuite au visage). Ainsi, on distingue :
- Les masques FFP1 filtrant au moins 80 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur < 22 %).
- Les masques FFP2 filtrant au moins 94 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur< 8 %).
- Les masques FFP3 filtrant au moins 99 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur < 2 %)
Ce sont les masques FFP2 qui offraient le meilleur rapport protection/prix avant la crise du covid 19 car ils permettent de bloquer 94% des aérosols (où se cachent les virus) de plus de 0,6 micron (ce qui est considéré comme un très bon niveau de protection). A l'époque, ils coutaient entre 2€ et 4€. Aujourd'hui, c'est le prix des simples masques barrières.
Officiellement, ces masques sont à usage unique et donc, jetables, dans la majorité des cas.
Mais, nous pensons qu'ils peuvent être réutulisés.
Si vous portez ces masques, si vous ne touchez pas le masque avec les doigts, pendant que vous les portez et que vous restez à 2 mètres des gens, vous êtes quasiment certains que les micro gouttelettes seront interceptées par les différentes couches des masques. Si vous retirez les masques par les élastiques et que vous laissez le masque reposer 7 jours, si possible dans un endroit chaud, vous pouvez le réutiliser ensuite parce que le covid 19 ne survit pas plus que quelques jours sur des surfaces inertes. Pour information, en théorie, il y a des éléments dans les différentes couches du masque, qui deviennent moins efficaces au bout de quelques années. Mais ce type de masque resterait plus efficace qu'un masque en tissu. Pour l'auteur de cet article (qui n'est pas un professionnel de la santé), ces masques sont utiles si vous vous déplacez en transport en commun ou dans des endroits ou il y a beaucoup de monde où si vous travaillez dans le même bureau qu'une personne plusieurs heures par jour.
Les masques chirurgicaux
Un masque chirurgical est un dispositif médical (norme NF EN 14683). Il est destiné à éviter la projection vers l’entourage des gouttelettes émises par celui qui porte le masque. Il protège également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis. En revanche, officiellement, il ne protège pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air. On distingue trois types de masques :
- Type I : efficacité de filtration bactérienne > 95 %.
- Type II : efficacité de filtration bactérienne > 98 %.
- Type IIR : efficacité de filtration bactérienne > 98 % et résistant aux éclaboussures.
C'est normalement le niveau de protection qui se situe sous celui des masques FFP. Ils protègent donc mieux que les masques en tissu fabriqués sur bases des patrons diffusés par l'AFNOR, soit par des particuliers, soit par des entreprises. Les discours sur le rôle des masques chirurgicaux, habituellement utilisés pour éviter que leurs porteurs, les chirurgiens et infirmier.e.s réalisant une intervention, évitent de contaminer les personnes opérés, sont très ambigus. Or, il se trouve que ces masques jouent aussi un rôle de protection contre les micro-goutellettes porteuses de virus, celles du covid-19 en particulier.
Officiellement recommandés uniquement pour le personnel de santé, ils sont pourtant plus efficaces que les masques respectant les spécifications de l'AFNOR. Mais faute de stock, le gouvernement ne les recommandent pas aux entreprises alors qu'ils protègent mieux contre la contamination dans les deux sens.
Les masques "barrières" non sanitaires fabriqués en respectant les SPECIFICATIONS de l'AFNOR
On pourrait presque croire que c'est une nouvelle catégorie de masques qui aa été inventée pour encadrer la fabrication de masques en tissu par des entreprises et particulier non spécialistes (appréciation subjective de l'auteur de cet article).
Ces masques doivent être élaborés en suivant le document AFNOR Spec – Masques barrières. La Direction générale des entreprises fait la différence entre :
- Les masques dits de catégorie 1 pour les personnes exposées au public dans le cadre de leur travail, comme le sont les postiers, livreurs, agents d’accueil. Ces masques en tissu filtrent plus de 90% des particules émises d’une taille supérieure ou égale à 3 microns.
- Les masques dits de catégorie 2 pour les personnes ayant des contacts occasionnels, c’est-à-dire la totalité de la population qui respecte par ailleurs les gestes barrières et la distanciation sociale. Ces masques filtrent 70% des particules de 3 microns.
Attention, il ne faut confondre ces masques avec les masques respectant l'une des NORMES de l'AFNOR.
Ils sont souvent parfois verts, ce qui les fait ressembler aux masques chirurgicaux, qui respectent, eux, des normes plus strictes.
Exemple de masques barrière de catégorie 1
Exemple de masques barrière de catégorie 2
Si vous portez des masques en tissu, si vous ne touchez pas le masque avec les doigts, pendant que vous les portez et si vous restez à 2 mètres des gens, vous êtes quasiment certains que les micro gouttelettes, si elles devaient atteindre le niveau de votre visage, seront interceptées par les différentes couches des masques. Si vous retirez les masques par les élastiques et si vous lavez les masques, vous pouvez les réutiliser ensuite. Attention, il faut vraiment être certain que les masques en tissu ont été fabriqués selon les patrons officiels de l'AFNOR. Ces masques seraient suffisants pour des déplacements en magasin ou dans des lieux publics non bondés. En général, si vous restez à 2m de vos collègues lorsque vous leur parlez, dans un bureau et s'ils ne crient pas, vous êtes à peu près certain que les micro-goutellettes (vraiment petites) descendent et atterrissement sur le sol. Mais au cas où ce ne soit pas le cas et que les microgoutettes atterrissement sur votre masque, si vous le retirez bien et le lavez, nous pensons que vous ne craigniez presque rien (entre la faible probabilité que la personne soit porteuse et la probabilité moyenne, dans ce cas, que les micro goutelettes aient atteint votre masque).
Quels sont les masques homologués, certifiés ?
De nombreux masques chirurgicaux ou FFP2 fabriqués dans l'urgence en Chine, par des industriels ayant reconvertis les chaînes de production, par opportunisme, ne respectent pas ces normes. Il est donc déconseillés d'acheter ces masques sur des places de marchés s'ils sont vendus par des vendeurs inconnus. Il vaut mieux s'en procurer dans les pharmacies.
Quant aux autres masques (en tissus) fabriqués selon les "spécifications" de l'AFNOR, il est difficile de vérifier leur conformité avec les spécifications de l'AFNOR.
Les entreprises qui fabriquent ces masques en tissu sont sensées les envoyer à deux organismes la DGA et l’IFTH. Les entreprises fabricantes envoient donc leurs masques à ces deux organismes pour qu’ils réalisent des tests de leurs masques, afin d’avoir la confirmation que les dits masques apportent bien le niveau de performance attendu. AFNOR ne réalise pas d’homologation ni de tests en propre et ne propose pas aujourd’hui de certification de produit.
Traduction: de nombreux masques fabriqués dans l'urgence ne le sont pas dans les règles de l'art.
Où se procurer des masques en tissu respectant les spécifications de l'AFNOR
De nombreux sites d'ecommerce annoncent distribuer des masques en tissu respectant les normes de l'AFNOR, mais l'AFNOR a aussi mis en place un annuaire de personnes ou artisans qui fabriquent gracieusement ou à prix coûtant des masques en tissu.