Sortie de crise Covid19

Recommandations anti Covid 19 du gouvernement pour les bureaux

Le ministère du travail a publié un document comprenant 48 recommandations. Les recommandations sont de bon sens, mais il est probable qu'il faille aller plus loin attendu que ce document ressemble à un document "conscensus" entre les divers courants scientifiques et qu'il ne tient pas compte de certaines études.

Le ministère du travail avait déjà publié le 20 avril, des recommandations à destination de 48 secteurs d'activité, relativement bien conçues.

Les nouvelles recommandations concernent l'ensemble des entreprises.

Voici une sélection des recommandations concernant les salariés travaillant des "bureaux", suivies de nos remarques, concernant des points qui méritent discussions (en bordeaux dans le texte officiel)

Recommandations officielles anti covid 19


1. Mesures barrières et de distanciation physique

1.1 Socle du déconfinement

  • Se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique (SHA) ne pas se sécher les mains avec un dispositif de papier/tissu à usage non unique
  • Eviter de se toucher le visage en particulier le nez et la bouche
  • Utiliser un mouchoir jetable pour se moucher, tousser, éternuer ou cracher, et le jeter aussitôt
  • Tousser et éternuer dans son coude ou dansun mouchoir en papier jetable
  • Mettre en œuvre les mesures de distanciation physique:-ne pas se serrer les mains ou embrasser pour se saluer, ni d’accolade;-distance physique d’au moins 1 mètre (soit 4m² sans contact autour de chaque personne)
  • Aérer régulièrement (toutes les 3 heures) les pièces fermées, pendant quinze minutes
  • Désinfecter régulièrement les objets manipulés et les surfaces y compris les sanitaires
  • Eviter de porter des gants: ils donnent un faux sentiment de protection. Les gants deviennent eux-mêmes des vecteurs de transmission, le risque de porter les mains au visage est le même que sans gant, le risque de contamination est donc égal voire supérieur
  • Rester chez soi en cas de symptômes évocateurs du COVID-19 (toux, difficultés respiratoires, etc.) et contacter son médecin traitant (en cas de symptômes graves, appeler le 15)
  • Un contrôle systématique de température à l’entrée des établissements/structures est exclu mais toute personne est invitée à mesurer elle-même sa température en cas de sensation de fièvre et plus généralement d’auto-surveiller l’apparition de symptômes évocateurs de COVID-19.

Remarques de 24pm

La partie du contrôle systématique est très discutable: les entreprises qui peuvent le faire, devraient mettre en place un système de contrôle de température. Attendre des personnes qu'elles contrôlent elles-mêmes leur température, revient à faire prendre un risque aux autres salariés de l'entreprise. Le gouvernement pourraient recommander de mettre en place un système de contrôle de température, sans pour autant le rendre obligatoire, mais pas l'exclure

2. Recommandations sur l'espace de travail: superficie minimum

4m2 d'espace de travail par personne en moyenne

Les recommandations officielles

Sur la base de l’avis du Haut Conseil de la santé publique du 24 avril 2020, le Gouvernement a  choisi  de  retenir  un  critère  «universel» d’occupation maximale des espaces ouverts au public et en milieu de travail («jauge»). Ce critère est fondé sur l’estimation du nombre de mètres carrés par personne (m²/pers), nécessaire pour permettre à des personnes présentes simultanément dans le même espace (salariés, clients, etc.) d’évoluer dans le respect des règles  de  distanciation  physique.  Il  a  été  fixé  à  4m2 minimum  par  personne,  ce qui  doit permettre de garantir une distance minimale de 1 mètre autour d’une personne (dans toutes les directions).

Cette règle permet d’éviter le risque de contact, notamment dans les lieux de circulation ou d’activité qui génèrent des flux de personnes. Lorsque,et  seulement  lorsque, certaines  situations (en  principe réduites au  maximum  par application  des  mesures  collectives) comportent  un  risque non  maitrisable de  rupture accidentelle de cette distanciation (y compris par le non-respect par l’usager/salarié lui-même), des mesures complémentaires comme le port du masque «grand public» sont à mettre en place. La surface de l’établissement à prendre compte par l’employeur ou l’exploitant est la surface résiduelle  de  l’espace  considéré,  c’est-à-dire  la  surface  effectivement  disponible  pour  les occupants, déduction faite des parties occupées. Pour un bâtiment de bureaux par exemple, cette  surface  est  d’environ  80%  de  la  surface  totale  pour  tenir  compte  des  espaces  de circulation notamment. Ainsi,  un  établissement  disposant  d’une  surface  résiduelle  de  160  m²  pourrait  accueillir simultanément  160/4  =  40  personnes  ou  salariés.  La  «jauge»  de  4m²  par  personne  peut toutefois être corrigée, à  l’initiative  de  l’exploitant et  au  vu  du résultat de  l’évaluation  des risques, d’une marge de sécurité en fonction de l’activité. Adaptée à une configuration plutôt «statique»,  par  exemple, un siège social d’établissement,  elle  peut    être  portée au-delà  de 4m²,  dans  des  configurations «dynamiques»,par  exemple un  magasin, où les  flux  de circulation sont plus difficiles à maitriser et des phénomènes de concentration difficiles à éviter. Enfin,   les  autres  exigences  règlementaires  continuent  à  s’appliquer  (en  matières de renouvellement d’air, d’évacuation des personnes, etc. )

Exemple d'organisation pour un open space d’une superficie de 700m² 

Hypothèses
  • Sur cette surface sont installés 50 bureaux de 2 mètres carrés de surface chacun, nécessitant chacun  2m²  au  sol  supplémentaires  pour  que  le  salarié  puisse  vaquer  normalement  à  ses occupations.  
  • Les  armoires/vestiaires  et  de  stockage  de  dossiers  comptent  pour  1,5  m²  par bureau.
  • Cet  open-space a une salle de réunion de 100m²
  • 3 petites salles d’isolement de 30m² chacune.
  • La surface dédiée aux circulations est de 100 m².

La surface résiduelle est donc de: 700 –(4x50)–(50x1,5)–100 –(3x30) –100 soit=135 m².

La jauge maximale est donc égale à (Sr/4):135 / 4 =33 personnes.

Le  travail devra  être  organisé pour que les 50 personnes qu’accueillait cet open-space ne soient jamais plus de 33 sur le lieu de travail (ex: 25 salariés présents du lundi au mercredi midi, puis en télétravaille reste de la semaine et inversement pour les 25 autres salariés, cette organisation  laissant  des  marges pour passer  de  25  à  33  en  fonction  des  contraintes de transports en commun des salariés par exemple

Pour les établissements d’une surface résiduelle de plus de 40.000 m2, l’ouverture est conditionnée à l’autorisation du préfet.

Remarques de 24pm

La formulation de cette partie est quelque peu opaque et l'exemple de l'open space est peu cohérent avec les principes énoncés précédemment qui n'évoquent pas, par exemple, le recours au télétravail comme moyen de libérer de l'espace sur le lieu de travail.

Cette formulation est aussi incohérente avec une recommandation qui figure plus loin dans le document qui préconise une personne par bureau.

Cette exemple fait abstraction d'une autre recommandation qui préconise l'usage de plexiglas lorsque la règle d'une personne par bureau ne peut être respectée.

En résumé: l'administration recommande d'allouer 4 m2 d'espace de bureau à l'usage exclusif de chaque personne car cet superficie serait de nature à permettre de respecter 1 mètre de distanciation sociale et dans le cas où cela ne serait pas possible, il est recommandé de faire télétravailler les salariés qui ne pourraient être accueillis une fois les bureaux réaménagés avec cette superficie.

Notre avis

4m2 représentent une surface assez petite en temps normal (bien que le droit du travail en temps normal n'oblige pas à une surface minimum).

Si trois personnes sont réunies dans un bureau de 12m2, c'est à dire une petite pièce, il est possible que les trois se contaminent par les microgoutellettes, porteuses du virus, qui normalement tombent à terre à une distance maximum d'un mètre. Mais certaines études démontrent que lorsqu'un système de climatisation fonctionne, les micro goutellettes peuvent parcourir une plus grande distance et donc, contaminer les autres collaborateurs.

Dans cette configuration, par exemple, la pose d'un écran de plexiglas est nécessaire où à défaut, le port d'un masque en tissu ou d'un masque chirurgical, plus faciles à porter qu'un masque FFP2.

Par ailleurs, l'obligation de désinfection une fois par jour des poignées de porte, alors que le port de gants est déconseillé (au motif qu'il donnerait une fausse impression de sécurité), parait faible, le virus pouvant rester plusieurs heures, voir plusieurs jours sur des objets comme des poignées de porte.

Les équipements actuellement en tête de vente sur les sites d'ecommerce

  • Hygiaphone en plexiglas (souvent en rupture de stock en raison des difficultés d'approvisionnement en plexiglas).

Alternative: faire appel aux services d'un menuisier et lui demander d'installer des parois en bois-verre.

Leur prix a augmenté de 300% depuis le début de la crise: les masques non sanitaires (c'est à dire ni masques chirurgicaux, ni FFP2) sont vendus au prix auxquels les masques FFP2 étaient vendus fin janvier, en raison des difficultés d'approvisionnements et de leur coût de production en France.

 


Les liens sur les produits ci dessus pointent vers le site de la société Aviso et ne font pas l'objet d'une contre-partie commerciale.

III–Gestion des flux de personnes

Recommandations officielles

Dans  les établissements  recevant  du  public  (ERP),  les  lieux  de  travail,  les  lieux  publics  de passages, les flux de personnes doivent faire l’objet d’une analyse rigoureuse dans le contexte de pandémie. Il faut à la fois gérer les périodes d’affluence mais aussi les anticiper pour les éviter ou les réduire. Des  plans  de  circulation  doivent ainsi  être  mis  en  œuvre  pour  garantir  le  respect  de  la distanciation physique minimale, que ce soit dans des lieux clos et exigus ou dans des espaces ouverts, mais sous une forme incitative plus que contraignante (fluidifier plutôt que ralentir).

Principes généraux de gestion des flux

Conformément aux recommandations du Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) dans son avis du 24 avril 2020, en milieu professionnel, chaque collaborateur doit pouvoir disposer d’un espace d’au moins 4m², y compris pour circuler.

En conséquence, l’employeur cherchera, outre   les   réorganisations   du   travail   permettant   de   séquencer   les   process,à   revoir l’organisation de l’espace de travail pour éviter ou limiter au maximum les croisements.

Chaque  personne  travaillant  au  sein de  l’organisation  doit  être  informée  des  nouvelles conditions de circulation, et dans les locaux de travail, des conditions d’usage des espaces. Le télétravail doit être mis en place chaque fois que possible. La présence physique ponctuelle ou  périodique des télétravailleurs, lorsqu’elle est nécessaire, doit être organisée de façon à être étalée pour limiter le nombre de salariés rejoignant simultanément l’entreprise.

La  gestion  des  flux  doit  également  intégrer  celle  des  autres  acteurs:  clients, fournisseurs, prestataires, ...

Dans  les  ERP (organisme de formation, hopîtaux, lieux de culte, cinéma, salles de spectacles...),  les  lieux  de  travail,  les  lieux  publics  de  passages,  il  faut  à  la  fois  gérer  les périodes d’affluence mais aussi les anticiper pour les éviter ou les réduire.

Un écueil important de la gestion des entrées dans un ERP réside, par exemple, dans le risque de déport des zones d’attente sur le trottoir créant de nouveaux risques d’interactions et de concentrations.

A  ce  titre,  l'information  du  public  en  amont  par  tout  moyen  et  de  préférence  avant  le déplacement,  est  essentielle  (exemples:  information  de  l’historique  sur  les  sites  web  des périodes d’affluence, abonnement à des notifications des niveaux de fréquentation, affichage du taux d’occupation en temps réel à l'entrée de l'ERP, prise de RDV...)

L’équilibre à trouver est délicat: une régulation excessive des circulations peut conduire à des pratiques   de   contournement,   éventuellement   dangereuses,   si   elle   entrave   trop   les déplacements.

Pour toutes ces raisons, des plans de circulation doivent être mis en œuvre mais sous une forme incitative plus que contraignante (fluidifier plutôt que ralentir).

Une gestion des flux déterminée par les goulots d’étranglement:L’accessibilité du lieu de travail conditionne l'ensemble du processus de gestion des flux.

Exemple: dans un siège d’entreprise en Immeuble de grande hauteur (IGH), si les 3 cabines d’ascenseurs  ne  peuvent  transporter  en  respectant  les  distanciations  physiques  que  2 personnes, cette contrainte conditionnera les modalités d’organisation (horaires mais aussi début de réunion pour tenir compte du temps nécessaire pour rejoindre le lieu de la réunion).

Il  convient  donc  d'identifier  l'ensemble  des  phases  du  processus  d'arrivée  dans  l'entreprise pour identifier et prévenir les goulots d’étranglement.

Exemple:

 

 

Les mêmes questions se posent pour quitter l’entreprise.

Pour chaque étape des processus d’entrée et de sortie, il faut identifier les risques de rupture de la distanciation physique.

Circonstances particulières de circulation dans les locaux

  • Interventions (dépannages...)

Lorsqu’un tiers se déplace dans les locaux pour réaliser une intervention, un balisage de délimitation de sa zone d’intervention sera opéré (plots, rubans, marquage au sol, barriérage, etc.). Pour atteindre ou repartir du lieu de l’intervention, l’intervenant respectera le plan de circulation des locaux. Si le dépannage ou l’intervention requiert une équipe de plus d’une personne, celle-ci circulera en file indienne et non de front avec toujours le respect de la distanciation physique.

  • Réception dans les services

Certains services internes (RH, informatique, etc.) sont amenés à recevoir des collaborateurs pour l’examen de leur situation, récupérer du matériel, déposer des objets ou des colis...

Pour éviter tout risque de file d’attente dans les couloirs ou des lieux exigus, la prise de rendez-vous sera priorisée.

  • Locaux communs

Autant que possible, les horaires de pause seront échelonnés pour éviter les affluences. L’accès  aux  lieux  communs  de  type  distributeurs  de  boisson  ou  de  café  sera  canalisé (marquage au sol, ruban, plots, barrières, etc.) avec un sens d’arrivée et de départ différents; un marquage au sol pourra symboliser la distance minimale à respecter dans la file.

Quelques bonnes pratiques à promouvoir

Entrée du site
  • En cas de tourniquet: à condamner pour éviter contact mains, sauf si  risques  d’intrusion  important,  auquel  cas  il  faut  organiser  le nettoyage et le lavage des mains.
  • Marquage au sol en amont pour distanciation physique
Séparation des flux
  • sens  unique  dans  les  ateliers,  couloirs,  escaliers  (si  plusieurs montées d’escaliers). Si la configuration du bâtiment le permet, les portes d’entrées et de sorties doivent être différenciées afin d’éviter le croisement des personnes.
  • Plans  de  nettoyage  régulier  des  rampes  d’escalier  (2  fois  /  jour minimum), car il faut continuer de tenir la rampe dans les escaliers (en  moyenne  10%  des  accidents  du  travail  proviennent  de  chutes dans les escaliers, avec parfois des conséquences très graves...)
  • réorganisation des horaires pour éviter les arrivées nombreuses
  • plan de circulation dans l’entreprise: piétons, engins motorisés, et vélo (distanciation physique à adapter)
  • ascenseurs:  limiter  le  nombre  de  personnes pour  respecter  la distance d’au moins un mètre et afficher clairement les consignes sur les paliers
  • A l’intérieur du bâtiment, un sens unique de circulation doit être mis en place avec marquage lisible au sol pour éviter les croisements, les retours en arrière...
Zones d’attentes
  • marquage au sol: entrées, sorties...
Lieux  de  pause
  • distributeurs/machines  à  café/  pointeuse. 
  • Afficher  les mesures barrières: se laver les mains avant et après utilisation , en plus de la désinfection par les prestataires
Locaux communs (salle de réunion) ou sociaux

une fois déterminé le nombre maximum de salariés présents dans le local, prévoir un indicateur à l’entrée qui permet de connaitre ce nombre  avant  d’entrée  et  un  dispositif  équivalent  permettant  de connaitre le nombre de sortie surtout si l’entrée est distante de la sortie,

Portes ouvertes si possible pour éviter les contacts des mains avec les surfaces (poignées, etc.)

Restaurant collectif
Bureaux
  • Privilégier une personne par bureau; à  défaut,  pour  les  bureaux  partagés,  éviter  le  face  à  face,  permettre  une distance physique de plus d’un mètre, utiliser si possible des plexiglas en séparation, aération régulière (15 minutes trois fois par jour);
  • Open flex (possibilité de se placer librement à un poste de travail) : attribuer un poste fixe durant la pandémie;
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Portes
  • Maintenir les portes ouvertes, sauf  si  portes  coupe-feu  non  équipées  de  dispositif  de fermeture automatique,afin de limiter les contacts avec les poignées
Parking
  •  Le  parking  fait  partie  des  lieux  de  travail  pour  les  salariés,  cette zone doit être intégrée dans les mesures de prévention (plan de circulation, gestion des emplacements et des flux...)
Accueil intervenants extérieurs
  • Transmission infos en amont via agence d’emploi
  • Accompagnement de chaque intervenant pour s’assurer du respect des consignes :En   cas   de   contrôle   de   sécurité   avant   accès(documents, palpations...), une zone dédiée doit être mise en place: marquage, procédure simplifiée si possible, mise en place de tables ...

IV-Les équipements de protection individuelle(EPI): Masques, gants, etc...

Comme  rappelé  en  introduction,  la  doctrine  générale  en matière  de  prévention  des  risques professionnels est d’utiliser les EPI en dernier recours, lorsqu’il est impossible de recourir à une solution de protection collective de nature technique (écrans physiques, espacement des postes  de  travail,  etc.)  ou  organisationnelle  (décalage  des  horaires,  dédoublement  des équipes, etc. ou lorsque cette dernière ne suffit pas à elle seule pour protéger le travailleur. 

Les  performances  des  EPI  sont  en  effet  étroitement  dépendantes  du  respect  de  conditions d’utilisation idéales, lesquelles se trouvent rarement réunies en pratique. Leur utilisation peut alors procurer un sentiment indu de sécurité et même devenir contreproductive en conduisant à l’abandon des gestes élémentaires de prévention. Les EPI sont donc un complément des mesures de protection collectives et ne sauraient s’y substituer.

Lorsque  les  EPI  sont  à  usage  unique  leur  approvisionnement  constant  et  leur  évacuation doivent être organisés. Les déchets potentiellement souillés sont à jeter dans un double sac poubelle,  à  conserver  24  heures  dans  un  espace  clos  réservé  à  cet  effet  avant  élimination dans la filière ordures ménagères.

Lorsqu’ils sont réutilisables, leur entretien, notamment leur nettoyage selon les procédures adaptées, doit être organisé.  L’utilisation des masques pour réduire le risque de transmission du COVID-19

Les règles présentées ci-dessous ne préjugent pas des masques qui doivent être utilisés en temps normal par les travailleurs lorsqu’ils sont exposés à d’autres risques spécifiques dansle  cadre  de  leur  activité  professionnelle  (silice, légionnelles, etc.).

La  mise  à  disposition  de masques  pour  lutter  contre  le COVID-19  ne  doit  pas  conduire  à  une  protection  moindre concernant les autres risques.

Pour faire face à la pandémie de COVID-19, le masque«grand public» est un complément des gestes barrières mais ne peut se substituer au respect des différentes mesures dont les règles de distanciation physique.

Avant de réfléchir au port de masque, l’employeur doit donc mettre en œuvre toutes les solutions techniques et organisationnelles de protection collective permettant d’éviter ou de réduire les risques: télétravail,  aménagement des horaires et des tâches,  réorganisation  des  espaces  ou  du  travail,  installation  de  barrières  de  séparation physique, régulation des flux de circulation, marquage au sol...

Si  malgré  la  mise  en  place  de  l’ensemble  des  mesures  précédentes, le respect de la distanciation physique d’un mètre entre deux personnes (clients, collègues, prestataires, etc.)ne peut être garanti,le port d’un masque devient obligatoire.

La question se pose alors du type de masque à utiliser: tous les masques ne protègent pas de la même manière et le choix du type de masque retenu par l’employeur dépend de son évaluation des risques professionnels c’est-à-dire de l’analyse des circonstances d’exposition des salariés et de la finalité recherchée. Les masques   de   protection   FFP2   et   les   masques   chirurgicaux   sont   destinés   aux professionnels médicaux, y compris les personnels en charge du dépistage.

Hors professionnels de santé, l’employeur peut fournir des masques FFP1 ou des masques alternatifs  à  usage  non  sanitaires,  dits  « grand  public»,  développés  dans  le  cadre  de la pandémie de COVID-19. Ils sont nécessairement utilisés en complément des gestes barrières et des mesures de distanciation physique

En outre, dans le cas du COVID-19, l’employeur peut également décider de généraliser le port collectif  du  masque«grand  public» au  sein  de  l’entreprise.  Lorsque  les gestes  barrières peuvent être respectés, le port généralisé du masque est une possibilité, et non une obligation. L’efficacité du masque est conditionnée par la bonne utilisation de celui-ci. Le port du masque nécessite  une  information  spécifique  pour éviter  les  contaminations  qui  pourraient  résulter d’une mauvaise utilisation (mise en place, conditions et durée de port, retrait). Il doit être rappelé dans l’espace de travail (formation, affiche, etc.).

S’agissant du masque grand public en particulier, le HCSP, dans son avis du 24 avril 2020, rappelle qu’il est efficace s’il est correctement porté et entretenu comme suit :

  • Les  masques  doivent  être  entretenus  selon  les  indications  données  par  le  fabricant concernant le lavage (nombre de lavages, température, etc.)
  • Les masques doivent être ajustés et couvrir la bouche et le nez-Les mains ne doivent pas toucher le masque quand il est porté
  • Le sens dans lequel il est porté doit être impérativement respecté : la bouche et le nez ne doivent  jamais  être  en  contact  avec  la  face  externe  du  masque.  Une  HDM  des  mains  est impérative après avoir retiré le masque
  • Le port du masque ne dispense pas du respect dans la mesure du possible de la distanciation sociale et dans tous les cas de l’hygiène des mains

Tableau comparatif officiel

 L'avis de 24pm

Le discours sur les masques reste d'une étonnante ambiguïté: on a l'impression que les autorités estiment tente de maintenir une relative cohérence avec la politique 'anti-masque' de fin février et qu'elles semblent craindre que de recommander clairement le port du masque reviendrait à ce qu'elles se dédisent des premières recommandations.

Pourtant, dans un contexte où le premier vecteur de contamination sont apparemment les micro-goutellettes, cette ambiguïté de discours est déconcertante.

Notons aussi que le tableau comparatif des caractéristiques et des usages recommandés (ci dessus) ressemble à un document rédigé par un stagiaire (les règles de ponctuations de même que les formulations utilisées varient d'une case du tableau à l'autre du tableau).

Le meilleur niveau en terme de protection sont les masques FFP2, les masques qui étaient encore disponibles en pharmacie début février et qui étaient au coeur du stratégie de prévention de Roselyne Bachelot puisqu'ils représentaient 600 millions du stock de 1,4 milliard de masques constitués par la France (le reste étant des masques chirurgicaux). Or, il est intéressant de constater qu'outre les étonnantes mises en concurrence des masques avec les autres approches de la protection, que les masques chirurgicaux et les masques FFP2 continuent à n'être recommandés qu'aux professionnels de santé. Deux autres catégories de masques ont été inventées, qui n'existaient pas dans le "stock Bachelot".

Donc, les recommandations officielles pourraient se résumer à ceci: utilisez dans les entreprises des masques en tissu, utilisez des masques FFP2 ou chirurgicaux dans les établissements de santé.

Mais cela manque de transparence: même dans un contexte de pénurie, il eut été plus honnête de dire "si vous le pouvez distribuer des masques chirurgicaux à tout le personnel et rendez le port du masque obligatoire ou à défaut rendez obligatoire le port du masque en tissu fabriqués sur base des spécfications de l'AFNOR ou encore à défaut si vous ne pouvez entrer en possession de suffisament de masques fabriqués dans les régles de l'art, rendez obligatoire le port de masques en tissu achetés sur internet.

En effet, si la France avait encore le stock Bachelot, il est quasiment certain que les autorités auraient formulé ce type de recommandation. C'est d'ailleurs, à peu de choses près ce qu'ont fait des pays comme l'Autriche affichant pourtant moins de cas Covid-19.

Ce que 24pm a compris à propos de l'efficacité des masques

Il existe trois types de masques

Les masques FFP1, FFP2, FFP3

Un masque FFP est un appareil de protection respiratoire (norme NF EN 149). Il est destiné à protéger celui qui le porte à la fois contre l’inhalation de gouttelettes et des particules en suspension dans l’air, qui pourraient contenir des agents infectieux. Le port de ce type de masque est plus contraignant (inconfort thermique, résistance respiratoire) que celui d’un masque chirurgical ou d'un masque barrière.

Il existe trois catégories de masques FFP, selon leur efficacité (estimée en fonction de l’efficacité du filtre et de la fuite au visage). Ainsi, on distingue :

  • Les masques FFP1 filtrant au moins 80 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur < 22 %).
  • Les masques FFP2 filtrant au moins 94 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur< 8 %).
  • Les masques FFP3 filtrant au moins 99 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur < 2 %)

Ce sont les masques FFP2 qui offraient le meilleur rapport protection/prix avant la crise du covid 19 car ils permettent de bloquer 94% des aérosols (où se cachent les virus) de plus de 0,6 micron (ce qui est considéré comme un très bon niveau de protection). A l'époque, ils coutaient entre 2€ et 4€. Aujourd'hui, c'est le prix des simples masques barrières.

Officiellement, ces masques sont à usage unique et donc, jetables, dans la majorité des cas.

Mais, nous pensons qu'ils peuvent être réutulisés.

Si vous portez ces masques, si vous ne touchez pas le masque avec les doigts, pendant que vous les portez et que vous restez à 2 mètres des gens, vous êtes quasiment certains que les micro gouttelettes seront interceptées par les différentes couches des masques. Si vous retirez les masques par les élastiques et que vous laissez le masque reposer 7 jours, si possible dans un endroit chaud, vous pouvez le réutiliser ensuite parce que le covid 19 ne survit pas plus que quelques jours sur des surfaces inertes. Pour information, en théorie, il y a des éléments dans les différentes couches du masque, qui deviennent moins efficaces au bout de quelques années. Mais ce type de masque resterait plus efficace qu'un masque en tissu. Pour l'auteur de cet article (qui n'est pas un professionnel de la santé), ces masques sont utiles si vous vous déplacez en transport en commun ou dans des endroits ou il y a beaucoup de monde où si vous travaillez dans le même bureau qu'une personne plusieurs heures par jour.

Les masques chirurgicaux

Un masque chirurgical est un dispositif médical (norme NF EN 14683). Il est destiné à éviter la projection vers l’entourage des gouttelettes émises par celui qui porte le masque. Il protège également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis. En revanche, officiellement, il ne protège pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air. On distingue trois types de masques :

  • Type I : efficacité de filtration bactérienne > 95 %.
  • Type II : efficacité de filtration bactérienne > 98 %.
  • Type IIR : efficacité de filtration bactérienne > 98 % et résistant aux éclaboussures.

C'est normalement le niveau de protection qui se situe sous celui des masques FFP. Ils protègent donc mieux que les masques en tissu fabriqués sur bases des patrons diffusés par l'AFNOR, soit par des particuliers, soit par des entreprises. Les discours sur le rôle des masques chirurgicaux, habituellement utilisés pour éviter que leurs porteurs, les chirurgiens et infirmier.e.s réalisant une intervention, évitent de contaminer les personnes opérés, sont très ambigus. Or, il se trouve que ces masques jouent aussi un rôle de protection contre les micro-goutellettes porteuses de virus, celles du covid-19 en particulier.

Officiellement recommandés uniquement pour le personnel de santé, ils sont pourtant plus efficaces que les masques respectant les spécifications de l'AFNOR. Mais faute de stock, le gouvernement ne les recommandent pas aux entreprises alors qu'ils protègent mieux contre la contamination dans les deux sens.

Les masques "barrières" non sanitaires fabriqués en respectant les SPECIFICATIONS de l'AFNOR

On pourrait presque croire que c'est une nouvelle catégorie de masques qui aa été inventée pour encadrer la fabrication de masques en tissu par des entreprises et particulier non spécialistes (appréciation  subjective de l'auteur de cet article).

Ces masques doivent être élaborés en suivant le document AFNOR Spec – Masques barrières. La Direction générale des entreprises fait la différence entre :

  • Les masques dits de catégorie 1 pour les personnes exposées au public dans le cadre de leur travail, comme le sont les postiers, livreurs, agents d’accueil. Ces masques en tissu filtrent plus de 90% des particules émises d’une taille supérieure ou égale à 3 microns.
  • Les masques dits de catégorie 2 pour les personnes ayant des contacts occasionnels, c’est-à-dire la totalité de la population qui respecte par ailleurs les gestes barrières et la distanciation sociale. Ces masques filtrent 70% des particules de 3 microns.

Attention, il ne faut confondre ces masques avec les masques respectant l'une des NORMES de l'AFNOR.

Ils sont souvent parfois verts, ce qui les fait ressembler aux masques chirurgicaux, qui respectent, eux, des normes plus strictes.

Exemple de masques barrière de catégorie 1

Exemple de masques barrière de catégorie 2

Si vous portez des masques en tissu, si vous ne touchez pas le masque avec les doigts, pendant que vous les portez et si vous restez à 2 mètres des gens, vous êtes quasiment certains que les micro gouttelettes, si elles devaient atteindre le niveau de votre visage, seront interceptées par les différentes couches des masques. Si vous retirez les masques par les élastiques et si vous lavez les masques, vous pouvez les réutiliser ensuite. Attention, il faut vraiment être certain que les masques en tissu ont été fabriqués selon les patrons officiels de l'AFNOR. Ces masques seraient suffisants pour des déplacements en magasin ou dans des lieux publics non bondés. En général, si vous restez à  2m de vos collègues lorsque vous leur parlez, dans un bureau et s'ils ne crient pas, vous êtes à peu près certain que les micro-goutellettes (vraiment petites) descendent et atterrissement sur le sol. Mais au cas où ce ne soit pas le cas et que les microgoutettes atterrissement sur votre masque, si vous le retirez bien et le lavez, nous pensons que vous ne craigniez presque rien (entre la faible probabilité que la personne soit porteuse et la probabilité moyenne, dans ce cas, que les micro goutelettes aient atteint votre masque).

Quels sont les masques homologués, certifiés ?

De nombreux masques chirurgicaux ou FFP2 fabriqués dans l'urgence en Chine, par des industriels ayant reconvertis les chaînes de production, par opportunisme, ne respectent pas ces normes. Il est donc déconseillés d'acheter ces masques sur des places de marchés s'ils sont vendus par des vendeurs inconnus. Il vaut mieux s'en procurer dans les pharmacies.

Quant aux autres masques (en tissus) fabriqués selon les "spécifications" de l'AFNOR, il est difficile de vérifier leur conformité avec les spécifications de l'AFNOR.

Les entreprises qui fabriquent ces masques en tissu sont sensées les envoyer à deux organismes la DGA et l’IFTH. Les entreprises fabricantes envoient donc leurs masques à ces deux organismes pour qu’ils réalisent des tests de leurs masques, afin d’avoir la confirmation que les dits masques apportent bien le niveau de performance attendu. AFNOR ne réalise pas d’homologation ni de tests en propre et ne propose pas aujourd’hui de certification de produit.

Traduction: de nombreux masques fabriqués dans l'urgence ne le sont pas dans les règles de l'art.

Où se procurer des masques en tissu respectant les spécifications de l'AFNOR

De nombreux sites d'ecommerce annoncent distribuer des masques en tissu respectant les normes de l'AFNOR, mais l'AFNOR a aussi mis en place un annuaire de personnes ou artisans qui fabriquent gracieusement ou à prix coûtant des masques en tissu.

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